27 déc. 2010

Albert De Salvo « l’étrangler de Boston »




Celui qui deviendra plus tard « l’homme en vert », s’introduisant chez des femmes seules en se faisant passer pour un réparateur, a démarré sa carrière criminelle très tôt. Il y a des destins qui ne s’appartiennent pas à eux même ; c’est sans doute le cas de Albert De Salvo qui grandit dans une famille de cinq sous les coups d’un père alcoolique et pervers qui n’hésite pas à avoir des rapports sexuels avec des prostituées devant ses enfants ni à vendre ces derniers à quelques voisins pour une poignée de dollars. A 8 ans, De Salvo n’est déjà plus vierge. Il deviendra nymphomane et très vite adoptera des pratiques sexuelles de plus en plus variées et perverses. Dès son enfance son père lui apprend à voler, habitude qu’il conservera toute sa vie. Ainsi tout au long de sa carrière criminelle, il commettra de nombreux cambriolages non accompagnés d’agressions, commettant par exemple quelques attouchements sans aller plus loin. Ce qui prend racine dans sa criminalité à ce moment là, c’est son complexe de supériorité et son fantasme d’omniprésence. En effet, il se plait à convaincre ses victimes de lui ouvrir, se faisant passer pour un recruteur d’agence de mannequins persuadant parfois ses victimes de se déshabiller et de se laisser toucher. Les premiers meurtres qu’il commet étaient prémédités, ils impliquaient tous des femmes âgées discrètes et solitaires. Toutes ont été retrouvées en peignoir ou pyjama, ouvert ou déchiré et dans des positions suggestives et sexuellement humiliantes. Elles ont été violement abusés à l’aide d’objets puis étranglés avec leurs propres bas le plus souvent. « L’étrangleur de Boston » se masturbait ensuite sur leurs corps. Leurs appartements ont été entièrement fouillés mais presque aucun objet n’a été dérobé. Après de long mois d’angoisse, la ville de Boston connu une accalmie. Puis les meurtres recommencèrent mais cette fois les victimes étaient jeunes et toutes avaient été violées par l’agresseur lui-même. Cette évolution du mode opératoire perturba beaucoup les services de police qui voyaient là le fait de deux agresseurs distincts. Dans cette nouvelle série de meurtres, le tueur semblait s’impliquer plus dans les scènes de crimes. Les victimes étaient ainsi mordues, recevaient des coups, et bien que la strangulation resta de mise certains meurtres furent commis à l’aide d’une arme blanche. Au contraire, le domicile des victimes était de moins en moins visité par l’agresseur. La méthode criminelle glissait ainsi du méthodique à l’impulsif. Une vague de cambriolages et de viols furent commit dans les états alentours par un « homme en vert » et De Salvo fut arrêté et sommé de s’expliquer. Il avoua être l’auteur d’environs 300 viols. Il avoua également être l’auteur des crimes de Boston mais l’on ne le crut pas et la liaison entre les viols de « l’homme en vert » et les meurtres de « l’étrangleur de Boston » ne fut pas établi à ce moment. C’est seulement alors qu’il était en prison qu’il se confia sur les crimes de l’étrangleur ce qui attira l’attention d’un codétenu qui prévenu son avocat. Interrogé par ce dernier, De Salvo avoua tous ses crimes dans les moindres détails. Malgré l’insistance de psychiatres pour qui la schizophrénie paranoïde et les pathologies sexuelles de De Salvo ne faisaient pas de doutes, il a été reconnu responsable de ses actes. Comme il l’avait lui-même demandé, il fut condamné à la prison à vie mais contrairement à sa requête et malgré le plaidoyer de psychiatres de réputation, il ne reçut aucun traitement médical et ne fut soumis à aucune étude qui aurait pourtant permit de comprendre un peu mieux la psychologie criminelle.
Ce qui est reste à l’esprit dans « l’affaire De Salvo », c’est l’incompétence des services de police pour qui la simple évolution du mode opératoire du criminel suffisait à brouiller toutes les pistes. Mais également la personnalité de ce serial killer à la fois insensible psychopathe tueur de femmes et malade mental repenti que le personnel médical et judiciaire aurait mieux fait d’écouter. A plusieurs reprises durant sa carrière criminelle, il manifesta des regrets, s’excusant parfois auprès de ses victimes justes après une agression n’ayant pas dégénéré d’attouchements à viol par exemple ou après des intrusions dans des habitations. C’est lui qui avoua les meurtres de Boston et même certains que les policiers n’avaient pas répertoriés, il manifesta à plusieurs reprises sa volonté de recevoir des soins et d’être incarcéré afin de protéger la population de sa toxicité. Albert De Salvo n’a jamais été jugé pour les 11 meurtres de « l’étrangleur de Boston », assassiné en prison il n’avait été reconnu coupable que des viols et cambriolages de « l’homme en vert ».

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